Comment reprendre la parole ?


Forts de leurs propres expériences, les membres du collectif ont souhaité travailler à la création d’une plateforme dédiée aux lanceurs et à l’alerte. Dans sa conception, ce format a pour objectif de répondre aux manques évoqués précédemment et d’être donc capable de suivre l’alerte et d’accompagner le lanceur tout au long de son action. Il ne s’agit en aucun cas de réaliser un site de compilations d’articles relatifs à l’alerte qui par définition est passif et non pro-actif pour le lanceur.
Une présentation succincte du site jointe en annexe mentionnant les animations que nous souhaiterions lui donner, vous permettra d’apprécier notre démarche. En résumé, nous souhaitons au travers d’une plateforme multimédia et de dimension transnationale permettre aux lanceurs :
– De déposer leur alerte dans un cadre sécurisé,
– D’être immédiatement accompagnés par des professionnels dans leurs premières démarches, conseillés tout au long de leur combat, de disposer d’une plateforme où ils peuvent prendre la parole et s’instruire d’actions d’autres lanceurs, de bénéficier d’un suivi durant la vie de leur alerte, d’être en relation avec la base d’abonnés du site qui interagissent avec les sujets traités, de s’appuyer sur les partenaires nationaux et internationaux de la plateforme,
– De s’inscrire dans le cadre des campagnes de lobbying et pétitions menées, de recueillir enfin d’éventuels soutiens financiers par le biais d’action de crowdfunding.

La plateforme, sans équivalent aujourd’hui, a pour vocation au-delà d’aider et d’accompagner les lanceurs, d’être leur porte voix auprès du public et des institutions concernées et de leur permettre, en outre, de ne plus être isolés mais de s’inscrire dans une démarche commune, initiée par des lanceurs et pour des lanceurs.

Pourquoi reprendre la parole ?


Derrière chaque alerte, il y a un lanceur. Celui-ci est aujourd’hui le parent pauvre de l’alerte. Les trois principaux supports qui permettent de parler des alertes, ne traitent qu’une partie de la question. Tout d’abord, les associations françaises spécialisées agissent avant tout, comme des intermédiaires entre le lanceur et les institutions. Si cette fonction n’est pas à remettre en cause, elles sont quasi absentes pour le lanceur notamment dans leur capacité à lui apporter des conseils et des aides efficaces. Dans ce projet, nous nous sommes plutôt inspirés des associations anglo-saxonnes qui placent le lanceur au centre de leurs diverses actions. Le second vecteur est la presse d’investigation, celle-ci est malheureusement en voie de disparition. Les rares acteurs restants, sont amenés à traiter l’alerte comme un fait judiciaire et sont incapables là aussi, d’accompagner le lanceur et surtout de suivre et documenter dans le temps les alertes. Enfin, se sont multipliées ces dernières années, des plateformes destinées à recevoir les alertes, créées par des journaux, des associations, et des partis politiques, qui de l’aveu même de leurs instigateurs, ne rencontrent pas un franc succès très certainement parce qu’au-delà des informations qui y sont déposées, ces structures n’offrent ni perspectives ni garanties aux lanceurs. Quoi qu’il en soit, les seules démarches actuellement entreprises, ne se positionnent qu’à un temps bien donné de l’alerte, celui du lancement proprement dit ou du procès.
Au final, si dans son combat de longue haleine le lanceur peut trouver quelques points d’ancrage, cela est totalement insuffisant pour supporter seul, la dureté, l’ampleur, la complexité et la longueur de son combat.

Qui sommes-nous ?


Nous sommes un collectif apolitique de lanceurs d’alerte qui souhaite partager ses expériences pour mettre en œuvre un outil citoyen permettant d’accompagner les lanceurs et d’informer le public.
Le collectif est épaulé par des professionnels, avocats, journalistes d’investigation, et associations dédiées à l’alerte.