Mises en examen pour «financement du terrorisme» de trois cadres du groupe Lafarge

En mars 2011, pendant que la Syrie se soulève contre Bachar Al-Assad, la cimenterie de Lafarge Cement Syria (LCS), filiale du groupe français de matériaux de construction Lafarge, continue de tourner à plein régime à Jalabiya, dans le nord-est du pays. Pendant des mois, rien ne change, malgré la violente répression qui s’abat sur la plupart des grandes villes du pays, parcourues de manifestations contre le régime. A partir de l’automne 2011, en réaction, le mouvement de contestation s’est transformé en rébellion armée. Les combats gagnent peu à peu le pays. Le développement du conflit et l’instabilité croissante poussent les entreprises étrangères, dont les investissements avoisinaient 2,6 milliards de dollars en 2009, à quitter la Syrie. Mais pour la cimenterie Lafarge, rien ne change.
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Selon « le Canard enchaîné », le groupe a versé au total 5,56 millions de dollars à des groupes armés en Syrie d’après un rapport rédigé à la demande du groupe par le cabinet américain Baker McKenzie en avril 2017.
En tout, le groupe a versé 5,56 millions de dollars « au titre de ‘dons’ à de nombreuses factions armées locales en Syrie, y compris l’EI », indique l’hebdomadaire. Précisément, le montant des paiements destinés à l’EI s’élève à « au moins 509.694 dollars ».
Le ministère français de l’Economie a ensuite déposé plainte, déclenchant l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Paris. Les premiers éléments de l’enquête sont accablants pour le cimentier. La direction de Lafarge «avait validé ces remises de fonds en produisant de fausses pièces comptables». Et Bruno Lafont, PDG de Lafarge de 2007 à 2015, semble avoir «couvert ces agissements».
Ce que révèle l’enquête judiciaire sur les agissements du cimentier Lafarge en Syrie: en savoir plus
Le groupe LafargeHolcim a confirmé, mardi 14 novembre, qu’une perquisition de police était en cours à son siège parisien dans le cadre de l’enquête sur sa cimenterie de Djalabiya dans le nord de la Syrie.Une enquête interne a confirmé que des paiements avaient été effectués à des groupes armés en Syrie et a jugé que des mesures visant à maintenir la cimenterie en activité étaient « inacceptables ».Plus d’info
Premières gardes à vue de trois cadres du Groupe Lafarge- ici
Les premières mises en examen:
Trois cadre du cimentier Lafarge ont été mis en examen, vendredi 01 décembre. La filiale syrienne du leader mondial des matériaux de construction est soupçonnée d’avoir versé de l’argent à des organisations terroristes comme l’Etat islamique entre 2012 et 2014.
Bruno Pescheux, directeur de l’usine de 2008 à 2014, et Frédéric Jolibois, éphémère directeur de l’usine à partir de l’été 2014, pour les chefs de « financement d’une entreprise terroriste », « violation de la réglementation relative aux relations financières avec l’étranger » et « mise en danger de la vie d’autrui ».
Jean-Claude Veillard, directeur sûreté chez Lafarge, est lui mis en examen pour « financement d’une entreprise terroriste » et « mise en danger de la vie d’autrui ».
Du journal le Monde: Mises en examen des cadres

Face à ces faits graves, un peu d’humour: selon Monsieur Coquerel de la France Insoumise, tous ces agissements n’auraient pu être mis à jour sans le travail de la « lanceuse d’alerte » Danièle Simonet! A la FI comme ailleurs, la récup à des fins politiciennes a de beaux jours devant elle…

Un commentaire sur « Mises en examen pour «financement du terrorisme» de trois cadres du groupe Lafarge »

  1. (ce qui est écrit ci-dessous n’engage que moi)
    Bonsoir,
    je ne vais encore ne pas me faire que des copains sur ce coup-là.
    J’ai envie de vous dire, l’histoire ne se répète pas, elle bégaye !
    Déjà en 1098, c’était me même topo : libérer les « lieux saints » vaste blague ! mais se ménager une route commerciale vers l’Orient pour palier l’ensablement d’un bras du Nil. A ce moment-là, le « lieux saints » avaient moins d’importance que le cours des épices.
    Dix siècles plus tard, on remet le couvert, les convives sont les mêmes, seul de plat de résistance à changé : il s’agit du Canal de Suez. Mais il s’agit tout de même encore d’une histoire de gros sous…
    On a résolu le problème, sous prétexte de « libérer » les populations de l’Oppresseur Ottoman, on a signé les accords secret Picot-Sykes, transformant ainsi toute l’Arabie en gigantesque jeu de Monopoly. La découverte de l’or noir n’a fait qu’attiser les flammes.
    (sans jeu de mot, merci)
    Et là on nous parle de quoi ? d’une cimenterie ? ça ne change pas grand-chose ! Qu’importe l’avenir des populations, pourvu que dans le coin, il y ait toujours « des affaires qui roulent »
    Je ne sais pas s’il faut féliciter Mme Simonet d’avoir soit-disant lancé un alerte sur un sujet si nouveau… c’est vrai que je n’avais pas vu ça depuis les Chroniques de Geoffroy de Villehardouin (c’est de l’humour), mais hélas, la récupération politique, devrais-je dire le recyclage, des sous-produits de cette situation, fait qu’une fois de plus, les vrais « déchets » ce sont les populations….
    (que mon vénéré Grand-père me pardonne)

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