La convention judiciaire d’intérêt public, la belle affaire…

Suite à la convention judiciaire d’intérêt public (CJIP) conclue entre l’Etat et la banque HSBC, nous avons pris connaissance des positions des associations Anticor et Transparency International France, rapportées par le journal La Croix du 15/11/2017: Que penser de l’accord entre la justice et HSBC ?

Les lanceurs d’alerte du collectif MetaMorphosis s’étaient publiquement opposés à cette disposition lors de sa présentation au Parlement: lettre ouverte aux présidents de l’Assemblée, du Sénat et à François Hollande

Nous regrettons le positionnement de

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Transparency International France, aussi bien pour son rôle dans l’institution de cette procédure que pour sa défense suite à la signature de ce premier accord. Première transaction pénale à la française : une avancée majeure dans la lutte contre la délinquance économique et financière des grandes entreprises
Il nous semble regrettable que Transparency France repose son argumentation sur la faiblesse des moyens alloués à la Justice. Si un tel discours émanant de Madame Houlette, Procureure du Parquet National Financier (PNF) peut s’entendre, il ne semble pas être dans le rôle d’une association telle Transparency International France de se satisfaire d’une justice a minima là où elle devrait, au contraire, batailler pour que le Politique assure à la Justice les moyens humains et financiers suffisants pour mener à bien sa mission.

La Justice n’est pas qu’une affaire financière, et justifier le supposé bien-fondé d’une telle disposition par le montant de la transaction est à la fois méconnaître le rôle de la justice, et montrer peu de respect à l’égard des victimes.

Pour rester sur la question de l’argent, même si, comme le rappelle Madame la Procureure « son montant représente plus d’une année d’amendes prononcées en 2015 », il n’est pas inutile de rappeler quelques points : le procès aurait pu déboucher en théorie (article 324-3 du code pénal) sur une amende bien supérieure (un maximum de 800 millions d’euros), son montant reste dérisoire par rapport aux gains enregistrés, et en tous les cas très inférieur à ce que l’on peut constater dans d’autres pays ayant instauré ce système de transaction pénale.

Il est réducteur de présenter cette procédure sous le seul éclairage financier comme une éventuelle réussite. Ne pas avoir les moyens de mener de longues procédures ne doit pas servir d’excuse, c’est bien au contraire, l’une des causes principales du dysfonctionnement judiciaire, un sérieux problème pour notre démocratie.

Là où Transparency France parle « Finance », les lanceurs d’alerte parlent « Justice ». Il est très étonnant pour des lanceurs de constater qu’une association censée défendre leurs intérêts, n’ait pas mesuré l’importance d’une condamnation (inscrite au casier judiciaire) de la partie poursuivie, dans les affaires qu’ils dénoncent.

La disposition de la CJIP n’est finalement qu’une autorisation à frauder, et l’amende un passe-droit réservé aux seuls en capacité de la régler. Tout manquement grave à la loi doit être sanctionné par une condamnation judiciaire faute de quoi, tous les efforts pour tenter une moralisation de la vie tant politique qu’économique, demeureront vains.

Il n’est pas concevable que la justice devienne une ligne comptable « provisions » dans le bilan des sociétés.

Enfin, par la défense de cette disposition, Transparency France a porté aux lanceurs d’alerte un coup terrible. Si l’on connait leur combat et leur situation personnelle et professionnelle dramatiques, comment peut-on imaginer une reconstruction possible si la partie incriminée peut se cacher derrière l’absence de condamnation pénale?

Si bien souvent, alors qu’il a agi dans la défense de l’intérêt général, le lanceur d’alerte est traité comme un criminel, avec la convention judiciaire d’intérêt public, celui qui reconnait ses manquements graves à la loi peut, lui, se prévaloir d’aucune condamnation.

M.M

La justice française trouve 71 millions de réals dans le compte de Ricardo Teixeira

Enquête de Jamil Chade, Brésilien basé à Genève, spécialiste de la finance et du foot –

Le leader Ricardo Teixeira est soupçonné d’avoir acheté des voix pour le Qatar, hôte de la Coupe du monde de football de 2022

Ancien président de la Confédération brésilienne de football (CBF), Ricardo Teixeira est dans le viseur de la justice française. Soupçonné d’avoir participé à un programme d’achat de vote au Qatar pour la Coupe du Monde en 2022, il serait détenteur d’un compte bancaire au solde de 22 millions de dollars (71,1 millions de réals ) dans la banque Pasche à Monaco et identifié par les procureurs français.
La banque Pasche, filiale de la banque française Crédit Mutuel, est soupçonnée d’implication dans le blanchiment d’argent. Deux enquêtes judiciaires sont en cours, une en Principauté de Monaco, l’autre en France.

C’est dans une enquête en cours au Parquet de Paris sur le détournement présumé de fonds dans l’acquisition de sociétés françaises, qu’apparaîtrait indirectement l’ancien président de la CBF. Cette affaire en croiserait une autre, tenue par le Parquet en Suisse, concernant l’achat de votes pour le Qatar hôte de la Coupe 2022 et dont les soupçons remonteraient à 2010 et porteraient sur un match amical Brésil/ Argentine disputé à Doha, qui aurait servi à masquer l’achat de voix en faveur du Qatar, mêlant l’homme d’affaires Qatari Ghanem ben Saad al-Saad, ancien président du fond Qatari Diar quant à son rôle dans la négociation impliquant la Coupe du monde du Qatar .
À l’époque, le fond Qatari Diar disposait de 60 milliards de dollars américains (193,9 milliards de reals) destinés à des investissements immobiliers (hôtels de luxe, tels que le Royal Monceau) et prises de participations dans des sociétés (telles dans les multinationales Vinci et Veolia), Paris étant l’un des centres d’intérêt de ses administrateurs.
Ce sont les investissements et la gestion d’Al-Saad qui auraient suscité l’intérêt de l’Office Central Anti-Corruption de Nanterre: L’agence soupçonnerait des détournements de fonds lors de l’acquisition de 5% des actions de la société de services collectifs Veolia . Lors de la négociation, 182 millions d’euros (697 millions de reals) en commissions cachées auraient été détournés vers trois sociétés situées dans des paradis fiscaux. Le procureur financier de Paris essaie d’identifier où sont passés les fonds, le mécanisme financier utilisé pour cette transaction, avec le cas échéant, la rémunération des dirigeants du Brésil et de l’Argentine. Al Saad est soupçonné d’avoir partagé 8,6 millions de dollars (28,2 millions de reals) entre amis, en trois parties: l’un d’eux, aurait perçu environ 2 millions de dollars, sur un compte à Singapour, les autres fonds auraient été versés à Teixeira et un dirigeant argentin.
Al-Saad, proche de l’émir du Qatar Tamim Ben Hamad al-Thani, est fondateur et PDG de l’entreprise GSSG (Ghanin Bin Saad Al Saad Group & Sons), Holding œuvrant dans la construction, l’aéronautique, le pétrole et la finance et qui s’avérerait être aussi la société ayant financé et parrainé le match entre le Brésil et l’Argentine le 17 Novembre 2010, soit deux semaines avant le vote Fifa pour choisir le Qatar 2022 siège de la Coupe du Monde.

C’est ainsi que l’affaire Qatar-Veolia, rejoint l’enquête suisse concernant l’achat de voix pour la Coupe du Monde 2022.

Traduction libre- article original de R7.com (Brésilien) du 27/10/2017, ci-après:
Justiça acha R$ 71 milhões em conta suspeita de Ricardo Teixeira

Irène Frachon : le procès des laboratoires Servier « met fin à une insupportable attente pour les victimes » du Mediator

Procès des laboratoires Servier
Les laboratoires Servier et l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) sont renvoyés en correctionnelle dans l’affaire du Mediator. Ils sont poursuivis respectivement pour « homicides involontaires par violation délibérée » et « homicides involontaires par négligence ». Quatorze prévenus et onze personnes morales sont concernés par ce renvoi. C’est un « immense soulagement », a expliqué Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest et qui avait lancé l’alerte sur le Mediator.
Un beau message à l’attention de tous les lanceurs d’alerte: la persévérance d’Irène confirme que le combat n’est jamais perdu, même face à de grands groupes.

Reality Winner : libération refusée (parce qu’elle haïrait les US et admirerait E. Snowden)

From Courage Foundation-
Posted on October 9, 2017
Federal judge Brian Epps of Augusta, Georgia has denied bail for alleged whistleblower Reality Winner in an aggressively worded ruling that claims the 25-year-old intelligence contractor “hates the United States and desires to damage national security.” Epps also cited social media comments by Winner that she”admires Edward Snowden and Julian Assange” as evidence against her bond request.
Communiqué de Courage Foundation

Soutien du Collectif MetaMorphosis à Céline Boussié, lanceuse d’alerte du médico-social

Nous, représentants du Collectif MetaMorphosis, réitérons notre entier soutien à Céline Boussié, lanceuse d’alerte qui a dénoncé de graves dysfonctionnements dans la prise en charge de résidents polyhandicapés. Attaquée en diffamation par l’Institut Médico-éducatif de Moussaron (anciennement son employeur), la justice remettra son verdict ce 21 Novembre à Toulouse.

C’est…Parce qu’il est un devoir de dénoncer, et que nul ne peut cautionner…que nous attendons de la Justice, la relaxe.

Nous, le Collectif, rappelons que quelle que soit l’issue de ce procès, nous n’oublions et n’oublierons pas que celui de la maltraitance, de la souffrance des enfants et des familles et du dysfonctionnement des institutions, reste à faire.

Article:
Du journal « Le Monde »

Le film (dans le présent blog de Nicolas Bourgoin) :
Zone Interdite (enquête)

Communiqué de soutien des lanceurs :
Communiqué de soutien
Rappel : Une copie de ce soutien a été envoyée à Madame Agnès Buzin, Ministre des Solidarités et de la Santé, Madame Brigitte Bourguignon, Présidente de la Commission des affaires sociales, Monsieur Michel Lauzzana député de la 1ère circonscription du Lot et Garonne et à l’Agence Régionale de Santé du Lot et Garonne.
A ce jour aucune réponse !

Et maintenant :

La vie d’après, qu’en est -elle ?
La vie d’après – reportage de Médiacoop

La bientraitance étant l’affaire de tous, il faut donc agir, pour la cause et pour le lanceur :

Actions:

Pétition

Appel à rassemblement :
Le Comité de soutien organise un Rassemblement le 21 Novembre 2017
à partir de 13 heures devant le Tribunal de Grande Instance, 2 Allée Jules Guesde à Toulouse.
Appel à rassemblement le 21/11/2017

Pour soutenir la lanceuse dans son combat:
Pour soutenir financièrement Céline Boussié

Merci.
Le Collectif MetaMorphosis.

HSBC versera 300 millions à Bercy pour éviter un procès

Bravo à Transparency International France qui a défendu contre l’avis d’une majorité de lanceurs d’alerte, cette disposition d’accord transactionnel.
Au final, la banque ne sera jamais coupable de rien en dépit de la gravité des faits dénoncés et les éventuels lanceurs d’alerte n’obtiendront jamais par une telle condamnation, la reconnaissance du bien fondé de leur action essentielle à toute reconstruction.

Transparency se soucierait-il plus du sort des fraudeurs que des lanceurs? En attendant, la Justice est négociée.
HSBC versera 300 millions à Bercy pour éviter un procès

MetaMorphosis: motivations et objectifs

« …Parce que la vérité se meurt dans le silence… »

Qui sommes nous ?
Nous sommes un collectif informel et apolitique de lanceurs d’alerte qui souhaite partager ses expériences pour mettre en œuvre un outil citoyen permettant d’accompagner les lanceurs et d’informer le public.
Le collectif est épaulé par des professionnels, avocats, journalistes d’investigation, et associations dédiées à l’alerte.

Pourquoi reprendre la parole ?
Derrière chaque alerte, il y a un lanceur. Celui-ci est aujourd’hui le parent pauvre de l’alerte. Les trois principaux supports qui permettent de parler des alertes, ne traitent qu’une partie de la question. Tout d’abord, les associations françaises spécialisées agissent avant tout, comme des intermédiaires entre le lanceur et les institutions. Si cette fonction n’est pas à remettre en cause, elles sont quasi absentes pour le lanceur notamment dans leur capacité à lui apporter des conseils et des aides efficaces. Dans ce projet, nous nous sommes plutôt inspirés des associations anglo-saxonnes qui placent le lanceur au centre de leurs diverses actions. Le second vecteur est la presse d’investigation, celle-ci est malheureusement en voie de disparition. Les rares acteurs restants, sont amenés à traiter l’alerte comme un fait judiciaire et sont incapables là aussi, d’accompagner le lanceur et surtout de suivre et documenter dans le temps les alertes. Enfin, se sont multipliées ces dernières années, des plateformes destinées à recevoir les alertes, créées par des journaux, des associations, et des partis politiques, qui de l’aveu même de leurs instigateurs, ne rencontrent pas un franc succès très certainement parce qu’au-delà des informations qui y sont déposées, ces structures n’offrent ni perspectives ni garanties aux lanceurs. Quoi qu’il en soit, les seules démarches actuellement entreprises, ne se positionnent qu’à un temps bien donné de l’alerte, celui du lancement proprement dit ou du procès.
Au final, si dans son combat de longue haleine le lanceur peut trouver quelques points d’ancrage, cela est totalement insuffisant pour supporter seul, la dureté, l’ampleur, la complexité et la longueur de son combat.

Comment redonner la parole ?
Forts de leurs propres expériences, les membres du collectif ont souhaité travailler à la création d’une plateforme dédiée aux lanceurs et à l’alerte. Dans sa conception, ce format a pour objectif de répondre aux manques évoqués précédemment et d’être donc capable de suivre l’alerte et d’accompagner le lanceur tout au long de son action. Il ne s’agit en aucun cas de réaliser un site de compilations d’articles relatifs à l’alerte qui par définition est passif et non pro-actif pour le lanceur.
Une présentation succincte du site jointe en annexe mentionnant les animations que nous souhaiterions lui donner, vous permettra d’apprécier notre démarche. En résumé, nous souhaitons au travers d’une plateforme multimédia et de dimension transnationale permettre aux lanceurs :
– De déposer leur alerte dans un cadre sécurisé,
– D’être immédiatement accompagnés par des professionnels dans leurs premières démarches, conseillés tout au long de leur combat, de disposer d’une plateforme où ils peuvent prendre la parole et s’instruire d’actions d’autres lanceurs, de bénéficier d’un suivi durant la vie de leur alerte, d’être en relation avec la base d’abonnés du site qui interagissent avec les sujets traités, de s’appuyer sur les partenaires nationaux et internationaux de la plateforme,
– De s’inscrire dans le cadre des campagnes de lobbying et pétitions menées, de recueillir enfin d’éventuels soutiens financiers par le biais d’action de crowdfunding.

La plateforme, sans équivalent aujourd’hui, a pour vocation au-delà d’aider et d’accompagner les lanceurs, d’être leur porte voix auprès du public et des institutions concernées et de leur permettre, en outre, de ne plus être isolés mais de s’inscrire dans une démarche commune, initiée par des lanceurs et pour des lanceurs.

Vous pouvez nous aider :
Le collectif constitue actuellement le budget nécessaire à la mise en œuvre de la plateforme et à la constitution de ses contenus. Un budget initial de 50.000 euros est recherché. Certains membres du Collectif participeront financièrement au projet. Pour compléter notre budget nous sollicitons toutes les personnes convaincues de l’utilité des lanceurs d’alerte pour nos sociétés démocratiques, à nous accompagner dans ce projet sous forme de dons. N’hésitez pas à en parler à toutes les personnes que vous sauriez intéressées par ce sujet et à les encourager à s’y associer.

« …Parce que malheureusement la vérité a un coût »
Le Collectif
Présentation Plateforme vidéo

L’abécédaire de l’optimisation fiscale

Pour les riches fortunes ou les multinationales, la finalité reste toujours la même. Il faut faire apparaître ses profits non pas où se trouvent leur activité réelle, mais là où ils sont peu – ou pas du tout – taxés. C’est à dire, dans les paradis fiscaux. Près de 8 000 milliards d’euros seraient ainsi détenus dans les places offshore. Pour mieux comprendre les enjeux liés à cette question, suivez le guide à travers chacune des lettres du mot « p-a-r-a-d-i-s f-i-s-c-a-u-x ».
Paradise Papers : l’abécédaire de l’optimisation fiscale

MetaMorphosis, la plateforme des lanceurs d’alerte

Depuis plus d’un an, ils s’attellent à monter un projet d’ampleur. Force est de constater que les lanceurs d’alerte doivent se réunir pour lutter contre les injustices. Aussi, ils ont décidé de créer leur propre plateforme pour informer sur les dossiers, mais aussi pour aider les lanceurs d’alerte en prise avec la justice et les médias. Récits.
http://www.mediacoop.fr/rubrique/reportages/metamorphosis-la-plateforme-des-lanceurs-dalerte