Pourquoi MetaMorphosis: par Nicolas Forissier

Ancien auditeur chez UBS France, Nicolas Forissier fait partie de ceux qui ont révélé le vaste système de fraude fiscale mis en place par la banque suisse. Il raconte le calvaire que lui ont valu ses révélations.
« En décembre 2008, j’ai envoyé un document d’une dizaine de pages au « responsable risques » du groupe en France.
Le lendemain matin, j’étais convoqué par mon PDG : je sais que le responsable risques a balancé mon nom. Après cela, ils ont fait fuiter l’affaire dans la boîte. Je suis devenu le vilain petit canard. On a donné l’ordre à certains collaborateurs de ne pas m’adresser la parole! » Nicolas Forissier a fini par être licencié, après des mois de placardisation.
La suite? l’insoutenable solitude et un long combat à mener.
Les rudes lendemains des lanceurs d’alerte

Pour briser le silence, MetaMorphosis. Interrogé par Carole Rouaud, Nicolas vous explique pourquoi.

Contre la désinformation sur les paradis fiscaux

Ce mardi 05 décembre 2017, l’Union Européenne a publié sa liste des paradis fiscaux. Mr Pierre Moscovici, Commissaire Européen aux affaires européennes et monétaires, à la fiscalité et à l’Union douanière a déclaré : « il n’y a pas de paradis fiscal à l’intérieur de l’Union Européenne ».
Ces dernières années, l’ICIJ et ses médias membres ont publié un certain nombre de « leaks » affirmant à plusieurs reprises que par leurs pratiques, certains Etats y compris dans l’union Européenne, menaient des politiques assimilables à celles de paradis fiscaux. Il en est ainsi du Luxembourg, de l’Irlande ou de Malte, épinglés à plusieurs reprises par ledit Consortium.
Hors Europe, l’ICIJ, a notamment porté l’attention du public sur l’Etat Américain du Delaware qui n’est pas retenu par l’Union Européenne dans sa liste des paradis fiscaux.
En ces temps troubles de désinformation, « fake news » et « alternative news » qui représentent un réel danger pour nos démocraties et l’Union Européenne, nous, citoyens Européens, appelons la Commission et plus particulièrement son Commissaire Mr Pierre Moscovici, à faire cesser la divulgation d’informations fausses et l’atteinte qui est faite à la probité de certains de ses Etats membres. A partir du moment où l’Union Européenne atteste de l’inexistence de paradis fiscaux en son sein, il n’est pas acceptable, même sous couvert du droit à l’information, que certains puissent accuser des pays de pratiques d’encouragement voire d’aide, systématiques ou sectorielles, à l’évasion et ou à la fraude fiscale.
Il est du devoir de la Commission de protéger les citoyens européens en utilisant tous les recours nécessaires contre la divulgation d’informations fausses ou mensongères.
Par ailleurs, un telle démarche nous semble importante car elle permettrait de couper court aux suspicions éventuelles concernant les critères retenus pour établir ladite liste et, chose inconcevable, un traitement de faveur qu’aurait pu accorder l’Union Européenne à certains de ses pays membres ou amis.
Il faut absolument faire taire ceux qui pourraient remarquer que même si l’un des trois critères, (« se conformer au standard d’échange automatique de l’OCDE ») n’est pas respecté par certains Etats, cela n’entraîne pas une inscription sur la liste noire; faire taire ceux qui pourraient s’étonner que l’Union a refusé de passer la Russie sous les fourches Caudines de ses propres critères; faire taire ceux qui pourraient s’offusquer que l’Union ait refusé d’élargir sa revue à certains de ses propres membres généralement soupçonnés de pratiques discutables; enfin, faire taire ceux qui pourraient rire en constatant que cette liste, compilation des 18 listes noires européennes de 28 pays membres de l’Union, comportent certains pays mentionnés dans 9 des 18 listes qui ne se retrouvent pas au final dans la liste de l’Union. C’est à se demander quel crédit peut-on accorder aux pays qui mentionnent dans leur propre liste des paradis fiscaux des Etats membres de l’Union!
Pour toutes ces raisons, nous enjoignons le Commissaire Pierre Moscovici et la Commission, à mener une action forte à l’encontre de tous ceux qui divulgueraient des informations erronées pouvant remettre en cause l’infaillibilité de la doxa européenne : « il n’y a pas de paradis fiscal en Europe ».
Pour que les choses soient dites et claires.
Le bonheur des citoyens européens est à ce prix.

Contre la désinformation sur les paradis fiscaux

Ce mardi 05 décembre 2017, l'Union Européenne a publié sa liste des paradis fiscaux. Mr Pierre Moscovici, Commissaire Européen aux affaires européennes et monétaires, à la fiscalité et à l'Union douanière a déclaré : "il n'y a pas de paradis fiscal à l’intérieur de l'Union Européenne".
Ces dernières années, l'ICIJ et ses médias membres ont publié un certain nombre de "leaks" affirmant à plusieurs reprises que par leurs pratiques, certains Etats y compris dans l'union Européenne, menaient des politiques assimilables à celles de paradis fiscaux. Il en est ainsi du Luxembourg, de l'Irlande ou de Malte, épinglés à plusieurs reprises par ledit Consortium.
Hors Europe, l'ICIJ, a notamment porté l'attention du public sur l'Etat Américain du Delaware qui n'est pas retenu par l'Union Européenne dans sa liste des paradis fiscaux.
En ces temps troubles de désinformation, "fake news" et "alternative news" qui représentent un réel danger pour nos démocraties et l'Union Européenne, nous, citoyens Européens, appelons la Commission et plus particulièrement son Commissaire Mr Pierre Moscovici, à faire cesser la divulgation d'informations fausses et l'atteinte qui est faite à la probité de certains de ses Etats membres. A partir du moment où l'Union Européenne atteste de l’inexistence de paradis fiscaux en son sein, il n'est pas acceptable, même sous couvert du droit à l'information, que certains puissent accuser des pays de pratiques d’encouragement voire d'aide, systématiques ou sectorielles, à l’évasion et ou à la fraude fiscale.
Il est du devoir de la Commission de protéger les citoyens européens en utilisant tous les recours nécessaires contre la divulgation d'informations fausses ou mensongères.
Par ailleurs, un telle démarche nous semble importante car elle permettrait de couper court aux suspicions éventuelles concernant les critères retenus pour établir ladite liste et, chose inconcevable, un traitement de faveur qu'aurait pu accorder l'Union Européenne à certains de ses pays membres ou amis.
Il faut absolument faire taire ceux qui pourraient remarquer que même si l'un des trois critères, ("se conformer au standard d'échange automatique de l'OCDE") n'est pas respecté par certains Etats, cela n’entraîne pas une inscription sur la liste noire; faire taire ceux qui pourraient s'étonner que l'Union a refusé de passer la Russie sous les fourches Caudines de ses propres critères; faire taire ceux qui pourraient s'offusquer que l'Union ait refusé d'élargir sa revue à certains de ses propres membres généralement soupçonnés de pratiques discutables; enfin, faire taire ceux qui pourraient rire en constatant que cette liste, compilation des 18 listes noires européennes de 28 pays membres de l'Union, comportent certains pays mentionnés dans 9 des 18 listes qui ne se retrouvent pas au final dans la liste de l'Union. C'est à se demander quel crédit peut-on accorder aux pays qui mentionnent dans leur propre liste des paradis fiscaux des Etats membres de l'Union!
Pour toutes ces raisons, nous enjoignons le Commissaire Pierre Moscovici et la Commission, à mener une action forte à l'encontre de tous ceux qui divulgueraient des informations erronées pouvant remettre en cause l'infaillibilité de la doxa européenne : "il n'y a pas de paradis fiscal en Europe".
Pour que les choses soient dites et claires.
Le bonheur des citoyens européens est à ce prix.

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2 Mme Céline M. Déc 06, 2017
1 M Gilles M. Déc 06, 2017

Les lanceurs et la finance

Entretien Médiapart: Ils ont tiré la sonnette d’alarme. Sans eux, le monde caché de la finance offshore et de l’évasion fiscale n’aurait pas été révélé.

Les invités:
– HSBC : Hervé Falciani
– UBS France : Stéphanie Gibaud
– Société générale : Sylvain P. (informaticien de la société de courtage de la SG)
– Banque Pasche Monaco : Mathieu Chérioux; Pour plus d’info: ici et

Rencontre avec Alain et Éric Bocquet auteurs de « SANS DOMICILE FISC » aux éditions du Cherche Midi.
Intervention de Nicolas Forissier, lanceur d’alerte ex cadre de la banque UBS:
Évasion, optimisation fiscale et fraude font perdre chaque année entre 60 et 100 milliards d’euros au budget de la France et plus de 1 000 milliards en Europe. Conséquences de la lutte molle de nos gouvernements, l’école, la culture, l’hôpital, la justice, les équipements publics, les collectivités perdent des moyens pour répondre aux besoins des citoyens. Cette austérité qui mine l’État gangrène la démocratie et ouvre la porte aux extrémismes.

Luxleaks : « La protection des sources a été bafouée »


Condamné au Luxembourg dans le dossier Luxleaks, le lanceur d’alerte messin Raphaël Halet, avec un journaliste, contre-attaquent. Demain, à Metz, ils réclament l’annulation d’actes de procédure. En jeu : la protection des sources.
Le Républicain Lorrain

Tribune d’ Irène Frachon, James Dunne, Antoine Deltour et Daniel Ibanez

Alors que les lanceurs d’alerte de l’affaire LuxLeaks Antoine Deltour et Raphaël Halet comparaissaient devant la Cour de cassation, hier jeudi 23 novembre à Luxembourg (le délibéré sera rendu le 11 janvier 2018), les auteurs de cette tribune rappellent que les lanceurs d’alerte ne font qu’exercer leurs droits en conscience de l’intérêt général.
Irène Frachon, James Dunne, Antoine Deltour et Daniel Ibanez ont lancé l’alerte : Irène Frachon sur le Mediator, James Dunne contre les crimes du dictateur syrien, Antoine Deltour sur sur l’évasion fiscale au Luxembourg, Daniel Ibanez sur les conflits d’intérêt autour du Lyon-Turin.
Lancer l’alerte n’est, ni plus ni moins, que le fait d’informer la population de faits et de situations qui l’intéressent, au sens où elle y a intérêt. Le lancement d’alerte touche nos vies et nos sociétés au quotidien, par la révélation et la prise de conscience de situations que l’on ignore ou auxquelles nous n’avions pas réfléchi. Pourtant, la confusion entre délation et information subsiste, entre lancement d’alerte et complotisme aussi. Cette confusion est largement entretenue par ceux-là mêmes qui sont à l’origine des situations contraires à l’intérêt général.
La suite: Article Reporterre, le Quotidien de l’écologie

Retrouvez-les, le 02 et 03 Décembre 2017 au salon Des livres et l’alerte:
Salon Des livres et l’alerte

LuxLeaks: Le jugement du procès en cassation des lanceurs d’alertes sera rendu en janvier 2018

Les avocats d’Antoine Deltour et Raphaël Halet ont une nouvelle fois insisté devant la cour sur leur statut de lanceur d’alerte.
La Cour de Cassation rendra son jugement le 11 janvier 2018 dans le feuilleton judiciaire de l’affaire LuxLeaks, a annoncé jeudi la justice luxembourgeoise, à l’issue d’une dernière audience.

«Ce qui m’est reproché, c’est que j’ai bien fait d’avoir transmis les documents mais on me reproche de les avoir copiés», a expliqué à la sortie de l’audience le lanceur d’alerte Antoine Deltour.

LuxLeaks: le jugement du procès en cassation des lanceurs d’alertes sera rendu en janvier 2018

Le paradoxe du lanceur : des explications s’imposent

Invité de franceinfo, Antoine Deltour, l’un des deux lanceurs d’alerte condamnés dans l’affaire Luxleaks, estime que les décisions de la justice luxembourgeoise « méritent d’être clarifiées » lors de l’audience devant la Cour de cassation prévue ce jour.
« Il est reconnu que j’étais un lanceur d’alerte potentiel avant de copier les documents, que j’étais un lanceur d’alerte avéré quand je les confie au journaliste. Par contre, je suis un voleur intéressé au moment où je les copie. Il y a là quelque chose qui mérite d’être clarifié. » Antoine Deltour

Luxleaks : les décisions de justice « méritent d’être clarifiées » en cassation, estime l’un des lanceurs d’alerte

Luxleaks : Pourvoi en cassation d’Antoine Deltour et de Raphaël Halet

Le Collectif MetaMorphosis s’associe au communiqué ci-après.

Communiqué de la Plateforme Paradis Fiscaux et Judiciaires

La Plateforme Paradis Fiscaux et Judiciaires réitère son soutien à Antoine Deltour et Raphaël Halet et demande à ce que des mesures de protection des lanceurs d’alerte et de transparence soient prises au niveau européen.
L’audience qui fait suite au pourvoi en cassation d’Antoine Deltour et de Raphaël Halet s’ouvrira ce jeudi 23 novembre au Luxembourg. Le 15 mars dernier, la justice luxembourgeoise avait condamné en appel Antoine Deltour à six mois de prison avec sursis et 1 500 euros d’amende et Raphaël Halet à une amende de 1 000 euros. Les organisations de la Plateforme Paradis Fiscaux et Judiciaires avaient alors dénoncé un verdict injuste et scandaleux. Elles réitèrent aujourd’hui leur soutien sans faille à ces deux lanceurs d’alerte qui, en dévoilant les accords secrets passés entre des multinationales et l’administration fiscale luxembourgeoise, ont rendu un service inestimable aux citoyen-ne-s européen-ne-s et à l’intérêt général.
Communiqué de la Plateforme Paradis Fiscaux et Judiciaires

L’abécédaire de l’optimisation fiscale

Pour les riches fortunes ou les multinationales, la finalité reste toujours la même. Il faut faire apparaître ses profits non pas où se trouvent leur activité réelle, mais là où ils sont peu – ou pas du tout – taxés. C’est à dire, dans les paradis fiscaux. Près de 8 000 milliards d’euros seraient ainsi détenus dans les places offshore. Pour mieux comprendre les enjeux liés à cette question, suivez le guide à travers chacune des lettres du mot « p-a-r-a-d-i-s f-i-s-c-a-u-x ».
Paradise Papers : l’abécédaire de l’optimisation fiscale