On s’en fiche comme de l’an (l’article) 40

Je ne suis pas pénaliste, et ne souhaite pas le devenir, mais force est de constater qu’entre montées d’angoisse, peur du lendemain et crises de larmes, tous les lanceurs d’alerte le deviennent un peu, par la force des choses, ou plutôt par la force des faibles.

Parlons donc du principe des baïonnettes intelligentes (refuser d’obéir à un ordre illégal), ici et de son prolongement dans le monde civil : je voulais parler de l’article 40 du code de procédure pénale.

Rappel:

Que les lanceurs d’alerte ne se trompent pas, ce n’est pas l’absolution qui vous mène tout droit au Paradis ; au mieux, c’est un viatique pour le purgatoire, au pire, c’est un passeport pour l’enfer.

Ces hommes aux hautes fonctions que nous avons entendus s’exprimer ces derniers jours dans le cadre des enquêtes parlementaires ouvertes au sujet de l’affaire Bénalla, ont eux, l’air de parfaitement le savoir…

Se sont-ils trouvés ni assez forts, ni assez intelligents pour porter telle baïonnette ? Ont-ils eu ce comportement par pure incurie ou pour éviter que cette « arme » ne se retournât contre eux ?
On les a vus, successivement depuis quelques jours, tenter de se la refiler, comme une simple patate chaude pour l’un, pour l’autre, et pour les prochains encore, comme une brique que l’on a de cesse de jeter dans le jardin de son voisin ; voisin du dessus ou du dessous selon qu’il s’agisse d’un supérieur ou d’un subordonné.
Une chose est sûre, alors même que sa saisie semblerait évidente dans certains cas, personne ne veut ni assumer ni porter cette baïonnette-article-40 devenue trop lourde, peut-être aussi par peur qu’elle ne se retourne contre son porteur.

Il y a fort à parier que ces messieurs en soient contraints à se tourner à l’avenir vers une arme moins noble, mais plus simple d’utilisation : la peau de banane.

VP. pour MM.