Biodiversité – Climat: détruire la planète c’est leur choix !!

Biodiversité – Climat: détruire la planète c’est leur choix!! Et nous? Nous en faisons et ferons les frais!

Se réunissent à Paris cette semaine les délégués de 132 pays et les experts de l’IPBES (Plateforme Intergouvernementale Scientifique et Politique sur la Biodiversité et les Services Ecosystémiques) pour alerter sur la disparition accélérée du vivant.

🔴 Pour les sceptiques, la 6ème extinction de masse des espèces est bel et bien en cours! Le journal le Monde s’en fait l’écho dans un article du 29 avril sous le titre: «Alerte rouge sur la perte mondiale de biodiversité»

🔴 Hasard du calendrier, ce même jour toujours dans le journal Le Monde, un article « Au Brésil, la mise en place d’une politique de destruction de l’environnement », est consacré à Ricardo Salles, Ministre des « entreprises minières » du Président d’extrême droite Jair Bolsonaro. Question sémantique, nous aurions préféré entendre parler…un ministre de l’environnement ! Le titre a changé, et pour cause…

On doit reconnaître à cet homme -Ricardo Salles-, franchise et franc parlé, n’hésitant pas à décrire son travail comme consistant davantage à «défaire» qu’à «faire».

Nous touchons ici à l’environnement; et bien que ce soit l’environnement, reconnaissons que certaines des motivations avancées ne nous surprennent pas vraiment puisque l’on tient en France ce même type de discours sur d’autres sujets: il y aurait « trop d’obligations » qui auraient été érigées par un «appareil idéologique et bureaucratique» qui «freinerait le développement économique du pays»! On vous parlerait de la réforme du code du travail sous Macron, on emploierait quasi les mêmes mots!

Dans le monde de Bolzonaro on va même un peu plus loin, n’hésitant pas à qualifier la lutte contre le réchauffement climatique de «marxisme culturel» et tant qu’on y est, de remplacer les scientifiques au sein de l’Institut Chico Mendes chargée de veiller sur la biodiversité amazonienne par…d’anciens policiers militaires de Saõ Paulo tout ceci pour des raisons «d’ordre et d’efficacité» !

Continuant son travail de sape, le Ministre des entreprises minières brésilien a licencié 21 des 28 directeurs régionaux de l’IBAMA (organisation chargée de sanctionner les crimes environnementaux), puisque de toute façon il a été décidé de mettre fin à «l’industrie des amendes» pour ce type de crime!

Bien évidemment, les organisations locales et internationales qui luttent pour la protection de l’environnement crient au crime, des fonctionnaires brésiliens déclarant même sous couvert d’anonymat que la situation est «gravissime » et que «Ricardo Salles, ne fait que détruire, démantèle tout, afin que plus personne ne puisse s’opposer à la déforestation».

Outre l’environnement, les premières victimes de cette «politique» de destruction sont les peuples indigènes, le gouvernement Bolzonaro voulant remettre en cause les terres protégées qui leur ont été octroyées sous la présidence Lula.

A leur tour, scientifiques et indigènes viennent alerter l’Union Européenne partenaire commercial stratégique du Brésil, pour qu’elle ne soit pas   «Complice des crimes commis au nom de la production agricole». Ils appellent l’UE à conditionner l’importation de produits brésiliens au respect d’engagements environnementaux.

« Plus de 600 scientifiques européens et 300 organisations autochtones appellent l’UE à appuyer Bolsonaro pour prévenir la déforestation au Brésil  »

A cette heure-ci, il ne semble pas y avoir de réponse. Mais vu la manière et les conditions de négociations d’autres accords commerciaux (exemple CETA), nous pouvons penser qu’une fois de plus les enjeux économiques prendront le pas sur ceux environnementaux.

En matière environnementale, il existe aujourd’hui un consensus clair sur les causes jouées par le système productiviste.

Avec le cas brésilien il semble que nous franchissons une nouvelle étape où l’environnement n’a plus à subir les conséquences d’une organisation économique mais devient délibérément et consciemment la victime de choix politiques totalement assumés !

Enfin, Bolsorano ne semble malheureusement pas être le seul…Trump aussi est dans la partie…

« À l’aube d’une profonde ignorance, d’une cupidité abjecte et d’une idéologie extrémiste radicale, nous trouvons ceci: L’administration Trump a poussé à dépouiller la mention du changement climatique de l’énoncé de politique de l’Arctique »

Quand on ne veut pas reconnaître les vérités scientifiques, soit on use et impose des sémantiques, soit comme pour les affaires des lanceurs, le silence est aussi une méthode tout autant assassine pour enterrer le sujet!

MM.

Brèves, mais graves

Brève 1.
C’est la loi secret des affaires qui frappe.
Faire taire journalistes d’investigations, associations diverses et lanceurs d’alerte, tel est manifestement l’objectif. Ou, pour être plus précis et revenir à la motivation première de cette loi, l’objectif est de permettre aux entreprises et aux détenteurs de leur capital, de fonctionner à l’abri de la loi. Car c’est bien de cela dont il s’agit : la justice ne se saisit que rarement d’elle-même, le plus souvent après révélations d’un travail journalistique et/ou d’un lanceur d’alerte.
Regardez les dernières affaires, Panama et Paradise-Papers, HSBC Suisse, Banque Pasche Monaco… Autant d’instructions ouvertes suite à un travail d’information.
La loi secret des affaires, associée à la non indépendance du Parquet et à sa non obligation d’instruire (à la différence de l’Italie par exemple), se traduira de facto par un assèchement des instructions judiciaires. L’objectif est donc bien là : fonctionner à l’abri de la loi selon le vieil adage «pas vu, pas pris». Et comme il n’y aura plus grand-chose à voir…

Brève 2.
Là-bas, au Brésil comme à Malte c’est un peu plus expéditif et de plus en plus fréquent, on fait taire par balles. Souhaitons que le triste exemple de la journaliste blogueuse maltaise, Daphne Caruana Galizia, ne soit pas le prémisse d’une habitude, ici aussi.
Avant d’y venir, nous tenions à souligner un élément rarement évoqué même par les opposants à la loi secret des affaires. La meilleure protection des lanceurs d’alerte contre toute forme de représailles, y compris violentes, est la publicité faite à leur dénonciation. Avec ces nouvelles dispositions, même après dénonciation auprès de la justice, l’incapacité de communiquer publiquement risque d’exposer fortement le lanceur à tout type de menaces et représailles.
Le site «Planète Amazone» nous informe ce jour d’une triste nouvelle:

«Un leader quilombola a été exécuté après avoir fait des dénonciations de déforestation illégale et de la pollution agrochimique au Pará, Brésil. Nazildo dos Santos, 33 ans, était le leader de la communauté Remanescentes de Quilombo Turê III. Les quilombos désignent au Brésil une communauté formée par des descendants des esclaves en fuite. Ils luttent pour récupérer les terres occupées et cultivées par leurs ancêtres. La plupart des habitants des quilombos ont aussi aidé des esclaves africains, des Autochtones ou d’autres non-brésiliens noirs qui ont vécu l’oppression pendant la colonisation. Aujourd’hui il existe encore plus de 2 800 communautés quilombolas au Brésil.
Dos Santos a été menacé de mort plusieurs fois pour avoir dénoncé des crimes environnementaux dans la région. Selon le ministère Public Fédéral (MPF), la plus haute autorité judiciaire au Brésil, il était inscrit au le programme de protection personnelle. Cependant, il n’a jamais reçu la sécurité policière demandée. En 2015, le leader a conduit, avec les Autochtones Tembé, l’occupation de la société Biopalma, pour dénoncer la déforestation illégale et la contamination par des pesticides de la rivière Tomé-Açu. Biopalma produit de l’huile de palme pour les industries pharmaceutiques, cosmétiques et pétrolières.
Il est le troisième leader tué au cours des quatre derniers mois dans la région. La population attend toujours les résultats de l’enquête criminelle. Jusqu’à présent, Il n’y a aucune information sur des indices pour trouver un responsable de ces crimes et personne n’a encore été arrêté »
.

Brève 3.
«Il n’y a pas d’argent magique», célèbre maxime du Professeur Macron. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il en est friand, au risque d’être dans l’ineptie et même ridicule, comme le démontre la politique de la BCE depuis 2008. Ensuite, nous aimerions bien savoir dans quelle équipe joue Macron et la ou les raison(s) pour lesquelles il n’arrive pas à se mettre d’accord avec les petits copains de sa caste. C’est pas ainsi qu’il marquera des buts !
Sous le titre «Le FMI sonne l’alerte sur la dette mondiale», le Monde du 19 Avril 2018 (ici), nous fait part des inquiétudes de cette instance supra-nationale devant l’explosion de la dette mondiale.
«Une flambée planétaire… La dette publique et privée dans le monde – hors secteur financier – atteint des niveaux sans précédent : en tout, 164 000 milliards de dollars (132 500 milliards d’euros) comptabilisés à la fin 2016, soit 225 % du produit intérieur brut (PIB) mondial, selon les chiffres figurant dans le rapport Fiscal Monitor du Fonds monétaire international (FMI), publié mercredi 18 avril.
Depuis 2007, année qui marque le déclenchement de la grande crise financière, ce fardeau a augmenté de 40 %. Trois pays (Etats-Unis, Chine, Japon) concentrent plus de la moitié de cette somme vertigineuse.
Mais le phénomène n’épargne aucune région du monde. Le plus gros stock est l’apanage des économies avancées, conséquence des plans de relance engagés pour lutter contre la récession de 2008-2009. La dette publique – qui constitue l’essentiel de la charge pour les pays riches – y est stabilisée depuis cinq ans au-delà de 105 % du PIB, un ratio inédit depuis la seconde guerre mondiale.
Les causes de cet empilement de dettes sont variées. Outre la crise et ses stigmates, les politiques monétaires ultra-généreuses déployées par les banques centrales ont joué un rôle »
.

Si le FMI s’y met aussi… Macron, une fois de plus, manque d’originalité : voilà un argument néolibéral classique, utilisé d’ailleurs presque mot pour mot par la Première ministre britannique Theresa May l’année dernière, qui repose sur l’idée que la dette de l’État serait similaire à celle d’un ménage, argument pour le moins contestable.
Rappelons que chaque mois la BCE trouve 30 milliards d’euros pour racheter des titres sur les marchés. Cet argent vient de nulle part, il est créé ex nihilo, par la simple volonté de la BCE. Magique, n’est-ce pas ?
Et il y a mieux : cette méthode est utilisée chaque jour par les banques commerciales qui, dans les limites très larges des règles fixées par les régulateurs, créent aussi de l’argent ex nihilo à chaque fois qu’elles accordent un crédit.
Le discours néolibéral nous décrit un monde qui n’existe pas, celui où la quantité de monnaie serait naturellement limitée. Macron, Le Maire et consorts ont dû sécher les cours de l’ENA.

Brève 4.
Manuel Valls se sépare…
Et là, c’est la catastrophe !

MM.