Surveillance de masse : alerter et agir – avec James Dunne

Dans le cadre d’une interview donnée à MetaMorphosis, James Dunne, ex-salarié de la Société Qosmos classée « confidentiel défense », nous relate son parcours de lanceur d’alerte dans ce contexte particulier et nous livre son analyse de ce qu’il appelle une alerte « éthique ».
Il a gagné le 5 mars 2015 aux prud’hommes contre son employeur après avoir été licencié le 13 décembre 2012 pour «faute lourde» et « avoir manqué à ses obligations de loyauté et de confidentialité », en novembre à la Cour d’appel et en janvier 2017, deux procédures en diffamation.

[Qosmos, fournisseur français de solutions logicielles de type DPI (deep packet inspection) qui permettent l’analyse du trafic Internet, fut accusée en 2012 par la Ligue des droits de l’homme (LDH) et la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) pour avoir fourni des moyens d’espionnage sur internet à des entreprises ayant des contrats avec les dictatures syrienne et libyenne. La société est poursuivie au Pôle Crimes contre l’humanité du TGI de Paris]

MM.

Qosmos , Amesys…De la Libye en passant par la Syrie, à l’Egypte: stop ou encore?

La justice ouvre une information judiciaire sur la vente de matériel de surveillance à l’Égypte. Cet été, une enquête a révélé que la société Amesys, depuis renommée en Nexa Technologies, vendait ses outils de surveillance électronique au Caire.
Vente de matériel de surveillance à l’Egypte : le parquet de Paris ouvre une information judiciaire

L’entreprise Nexa Technologies, communément appelée Amesys, est soupçonnée d’avoir vendu du matériel de cyber-surveillance à l’actuel pouvoir égyptien.

Destiné officiellement à combattre le terrorisme, cet équipement serait utilisé en réalité, pour traquer les opposants en Egypte. Ainsi, une information judiciaire pour « complicité d’actes de torture et de disparition forcée » vient d’être ouverte à son encontre à Paris, à la suite d’une nouvelle plainte de la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) et de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH).

La justice française soupçonne Nexa d’avoir vendu le programme baptisé « Cerebro » aux autorités égyptiennes. Cette technologie permet de traquer en temps réel les communications d’un individu par le biais d’un numéro de téléphone ou d’une adresse e-mail par exemple.

Amesys : qui est ce marchand d’armes numériques français ?

Bis repetitae de l’affaire Qosmos?

L’affaire Qosmos: le lanceur a-t-il vraiment été entendu?
Les affaires Qosmos et Amesys vécues de l’intérieur

Article de 2013 :Amesys et Qosmos dans le collimateur de la justice, une nouvelle législation à l’horizon ? 18/06/2013

James Dunne contre Qosmos

James Dunne, est un ancien salarié de la société de surveillance électronique Qosmos, accusée d’avoir équipé des dictateurs au Moyen-Orient, les régimes lybiens et syriens. Qosmos est une société spécialisée dans le Deep Packet Inspection, une technologie permettant d’analyser « en profondeur » un réseau, et donc potentiellement de le filtrer ou de le surveiller. Tous connectés, tous piratés ? En savoir plus

Pendant sept années, James Dunne, responsable du service de documentation technique, a traduit pour cette Société les manuels et les fascicules techniques, une place de choix pour connaître de l’intérieur les métiers de la surveillance.

Parler ou se taire?

Licencié le 13 décembre 2012 au motif de faute lourde pour « avoir manqué à ses obligations de loyauté et de confidentialité », la cour d’appel de Paris a confirmé le 14 octobre 2015, l’annulation du licenciement.
Victoire du lanceur contre Qosmos