Corruption: avec Transparency France on positive !

Tout a démarré avec un article du journal Le Monde :Transparency International fustige les atteintes aux contre-pouvoirs dans l’Amérique de Trump.
Dans son nouveau rapport annuel, publié mardi 29 janvier, l’organisation non gouvernementale Transparency International, dénonce les atteintes portées aux contre-pouvoirs dans les États-Unis du président Donald Trump.
Précisons que cette année, pour la première fois depuis 2011, les États-Unis glissent hors du top 20 des pays où la perception de la corruption est la moins aigüe avec un score de 71 sur 100, ce qui lui a valu dans le classement une baisse de 4 points…

Ceci étant posé, qu’en est – il de la France ?

Elle est mal classée, mais progresse, de deux points.

Selon Elsa Foucraut de Transparency France :
✅ «la France gagne 2 points, elle est classée 21 contre 23 les deux années précédentes. C’est le reflet d’une dynamique engagée en 2013 avec la loi transparence de la vie publique, la haute autorité pour la transparence de la vie, la loi Sapin 2 sur la transparence et contre la corruption : on en récolte les fruits dans ce classement».
✅ «Même si le lien entre corruption et perception de la corruption est complexe, on peut penser que les avancées législatives commencent à produire leurs effets aux yeux des citoyens»,
✅ «Pour autant, il reste une marge de progression, la défiance des citoyens est encore importante».

Peut-on encore rappeler à Mme Foucraut de TI que:

➡️ En France il ne suffit de créer quelques lois pour dire que le problème est réglé . Dans les faits, par exemple sur la transparence de la vie publique, 90% des députés n’ont pas mis à jour leur déclaration d’intérêts
➡️ la loi Sapin2 existe, mais….grâce aux « secrets des affaires », nul doute que les affaires sensibles auront encore de beaux jours devant elles !

➡️ Le Pôle National Financier a certes été créé mais la réalité est aussi celle-ci :

➡️ Si la défiance reste importante, c’est sans doute parce que dans les faits, il se passe peu voire rien de significatif.
➡️ Si dans le classement la France semble progresser c’est aussi sans doute, non par les effets de tout ce que l’on met en place mais par le simple fait que les autres pays reculent ?

Avec Transparency, on positive ! L’important comme avec les politiques c’est de s’auto-convaincre, s’auto-persuader qu’on a pris les bonnes décisions et que l’on est donc quelque part, utile, même si au passage comme avec la Convention Judiciaire d’Intérêt public (CJIP), on défend un droit à corrompre!
Être constructif, c’est bien…pourvu que ça fonctionne. En attendant, peu importe le classement, notre billet d’humeur « Aux corrompus (et autres), la Patrie reconnaissante ! » a, lui toujours sa place.

Bonne journée !

MM.

Lettre à Macron: les lanceurs d’alerte ne vous ont pas attendu

Nous pouvons discuter de la forme de la « Lettre au Français » … mais à notre sens, ceci disqualifierait d’entrée l’exercice.
Par définition, débattre sur la base des sujets autorisés par l’une seule des parties, est la négation d’un débat. Ce n’est pas une lettre qu’il fallait envoyer aux français, mais plutôt un QCM ! Quitte à faire les questions, autant choisir les réponses possibles.

Sur le fond, nous ne savons pas trop ou nous ne savons que trop bien. Parce que tout ceci entraîne la peur, celle qui confirme un peu plus, à chaque affaire, à chaque décision ou mesure, que nous vivons dans deux mondes différents.
Vous dîtes « Le sens des injustices y est plus vif qu’ailleurs »; « Tous voudraient un pays plus prospère et une société plus juste »; « La société que nous voulons est une société dans laquelle pour réussir on ne devrait pas avoir besoin de relations ou de fortune, mais d’effort et de travail », et nous vous en passons d’autres !

Avez-vous pour autant compris que ces sentiments sont nés et ont été exacerbés par des décennies de politiques économiques libérales et injustes? Par une corruption endémique de la classe politique ? Par des corps intermédiaires démissionnaires ? La liste serait longue et ne serait sûrement pas à la hauteur des sujets imposés au « débat ».
Pour preuve, la troisième assertion reprise ci-dessus : Benalla et autres serviteurs, ça vous parle ? Il suffit de se plonger dans les parcours professionnels et les cursus universitaires de certains ministres et députés du « nouveau monde » pour se convaincre que les passes-droits sont devenus des passes partout.
Devenu start-up nation, l’État en copie ses fondements : médiocratie, copinage et corruption gouvernent ce monde. Et le « débat » ne le changera pas : aborder le sujet du budget de l’État reste une discussion sur les seules dépenses et l’utilité des services publics. Quid des recettes ? Peut-on « discuter » de la fiscalité visant certains types de revenus ? Apparemment non, ça n’était pas prévu dans le QCM… La fraude fiscale pareil, elle n’y avait pas sa place.
Nous allons nous arrêter là. Pour le constat nous ne vous avons pas attendu et malgré neuf samedis de mobilisation vous ne semblez toujours pas en avoir pris conscience. Mauvaise volonté ? Comme on dit, poser la question c’est déjà commencer à y répondre.

Si vous vous étiez un jour, ne serait-ce que quelques minutes, intéressé aux lanceurs d’alerte ces dix dernières années, vous auriez pu faire bien avant le constat posé aujourd’hui sur feuille blanche. Vous auriez même eu des débuts de solutions aux questions que vous posez aux français sachant que débattre est une autre affaire.
Mais sans doute pour vous un lanceur d’alerte est une relique du vieux monde : désintéressé, honnête, respectueux des règles et lois, soucieux de justice… autant de comportements qui n’ont pas leur place dans la start-up nation, ce nouveau monde.

En partant de simples constats, fruits de leurs expériences, de la violence subie, du traitement interminable et trop souvent scandaleux de leurs dossiers, confrontés à l’incompétence volontaire des autorités de régulation et de contrôle, à la lâcheté des corps intermédiaires, à une justice quasi absente même quand l’intérêt général est manifestement en jeu, les lanceurs d’alerte ont retenu la leçon depuis bien longtemps.
Alors à quoi bon « débattre » puisque la démocratie en passe d’être vendue est celle du « cause toujours tu m’intéresses » ?
«Dites-nous ce dont vous avez besoin, nous vous dirons comment vous en passer» aurait répondu Coluche s’il avait reçu cette lettre. Les lanceurs l’ont malheureusement bien intégré.
Dès lors, comme vous, nous pouvons continuer à faire semblant de débattre, histoire de maintenir l’illusion d’une démocratie qui fonctionne…

MM.

Les lanceurs d’alerte contre la colère populicide et sa meute

Face aux réactions anti-républicaines et anti-démocratiques, haineuses trop souvent, des réseaux aux ordres, nous abreuvant ces jours-ci des éléments de langage du «populicide insoumis»,


suite à ce qu’il est normal d’appeler maintenant «l’affaire des comptes de campagne de la France Insoumise et les frustrations existentielles du camarade Mélenchon», ici,
nous, lanceurs d’alerte du Collectif MetaMorphosis, apportons notre entier soutien à la profession journalistique, y compris à celle qui ne nous a pas soutenus dans nos combats ou qui a estimé préférable de détourner le regard.
Nous demeurons convaincus que toute atteinte aux libertés d’opinion et d’informer est à la fois indéfendable et constitue un premier pas inadmissible vers la dictature.

Malheureusement l’incurie et le fanatisme de la horde les rendent aveugles, alors que partout dans le monde, sur la base des mêmes procédés, journalistes et défenseurs des droits de l’homme sont assassinés, bâillonnés, interdits de travailler.

Nous ne voulons pas d’un monde où ceux qui pensent différemment du «chef» doivent être jetés en pâture à la meute.

Informer n’étant pas un délit et plus que jamais la liberté de la presse une nécessité pour notre démocratie, MetaMorphosis porte tout son soutien à l’ensemble de la profession des journalistes.

« Ceux qui récusent la légitimité des journalistes jouent avec un feu politique extrêmement dangereux. Les démocraties ne meurent pas que par des coups D’État mais elles peuvent mourir aussi à petit feu, et l’une des premières bûches c’est généralement la haine envers les journalistes » – Christophe Deloire, Secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF)

MM.

Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois

MetaMorphosis vous conseille ce jour la lecture des trois articles de Médiapart, sous la plume de Romaric Godin, et consacrés à un premier bilan économique et social des politiques de Macron, sous le titre général «Économie : des résultats accablants», ici, à savoir :
➡️ «Un an après, un bilan macroéconomique qui ne convainc pas».
➡️ «Sur le front social, la défaite du gouvernement».
➡️ «Le récit économique d’Emmanuel Macron perd en crédibilité».

Bien documenté, ce travail fait le bilan des politiques macronistes un an après leur mise en œuvre. Il ne vient que confirmer ce qui était annoncé par plusieurs instituts d’études et d’économistes lors de leur annonce, et dont nous nous sommes déjà fait l’écho à plusieurs reprises sur ce site.

Pour essayer de résumer, nous pouvons dire qu’un an après, les résultats mesurables de ces politiques viennent confirmer :
➡️ Que le «nouveau monde» ne fait que poursuivre et amplifier les politiques menées depuis 10 ans.
➡️ Que les choix idéologiques qui sont à l’œuvre dans cette politique économique ne font qu’accroître les inégalités, brimer la consommation, affaiblir la croissance et au final maintenir voir accroître le taux de chômage.
➡️ Que le ruissellement cher à nos dirigeants ne marche qu’à destination de produits financiers rémunérateurs ou des paradis fiscaux et ne contribuera jamais à relancer l’investissement ou augmenter la productivité de l’appareil industriel de façon significative.
➡️ Que Macron, comme ses prédécesseurs, ne s’intéresse jamais au problème central de l’économie française : «Le gouvernement n’a pas compris l’enjeu fondamental, si l’on veut éviter une course au moins-disant social dévastatrice : renforcer un appareil productif moderne et performant. La compétitivité française reste dégradée, principalement en raison d’un appareil productif inadapté et de mauvais choix de gestion». Et de poser la question centrale : «Qui peut penser que donner plus de liberté à ceux qui se sont si lourdement trompés pourrait améliorer la situation ?».

L’article consacré aux politiques sociales conduit aux mêmes conclusions. L’objectif affiché de flexibilité afin de retrouver de la compétitivité est contredit par les chiffres, tout ce travail conduit seulement à créer un moins-disant social au niveau européen que l’on dit «en même temps» combattre…
Quelque part cette politique économique et sociale est celle du moins-disant fiscal et social, donc rien d’autre qu’une politique maintenant menée en France depuis 20 ans. Le «nouveau monde» attendra.
Romaric Godin s’étonne, au final de son travail et, à la vue de ces résultats, que nos rois du pragmatisme soient incapables de toute remise en cause : «Sans jamais se poser cette question fondamentale et authentiquement pragmatique : « Et si nous faisions fausse route ?».

Soyons honnêtes et ne limitons pas l’action de Macron cette première année qu’aux seules questions économiques et sociales.

La France, ce n’est pas que ça.

Et là, on prend peur…

➡️ Moralisation de la vie politique : le texte voulu par la «caution» Bayrou a accouché d’une souris, le même Bayrou ayant disparu des radars pour fait de soupçons de corruption d’argent public pour des emplois qui seraient fictifs. Les affaires de passe-droits, faits du Prince, l’intervention de plus en plus ouverte des lobbys se multiplient nous rappelant que le vieux monde n’a jamais été aussi présent.
➡️ Libertés publiques et individuelles : institutionnalisation des dispositions de l’état d’urgence, attaques contre la presse, musellement des lanceurs d’alertes, surveillance des opposants, politique migratoire…
➡️ Justice : pas de nouveaux moyens en vue, parquets très disposés à l’égard du politique, décriminalisation de certains actes au travers du droit à l’erreur, de la CJIP ou du droit des affaires…
➡️ Environnement : il aura fallu attendre la démission «théâtrale» du ministre en charge pour se rendre compte qu’il n’y avait pas de politique environnementale, que climat et diversité étaient le dernier des soucis de ce gouvernement, qu’ils sont de toute façon incompatibles avec le modèle économique promu…
➡️ Culture : la Ministre est trop occupée à gérer son patrimoine professionnel, d’ailleurs c’est Stéphane Bern qui animera les tombolas du dimanche après-midi pour sauver le patrimoine…

Ici, nous n’avons aucune prétention à l’exhaustivité, et surtout aucune envie de faire un article de quinze pages.

Tout ça, pour quoi ?

Par peur de manquer ? tant qu’il y aura encore quelques milliards à gratter servons-nous…
Par aveuglement ? Au final: un suicide programmé !

Toutes ces politiques ne font que semer les germes d’une instabilité, sociale, économique, politique, environnementale… alors même que l’efficacité d’un système libéral repose sur la stabilité des mécanismes économiques et du corps social. Il est ici question de cet aveuglement cupide qui n’est rien d’autre que ce qui était à l’œuvre dans les mécanismes ayant conduit à la crise de 2008, le seul espoir de ce type de raisonnement étant qu’on espère toujours qu’il y aura plus idiot que soit pour se retrouver en bout de chaîne au mauvais moment et supporter l’ensemble des pertes.

Ce sont des mécanismes que connaissent bien les lanceurs d’alerte : face à l’indéfendable, face à l’évidence, fermons les yeux et nions, il y aura toujours un lanceur ou un fusible pour endosser le costume de méchant.
Ceux qui raisonnent ainsi font partie du « vieux monde ». «Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois».
Et Le « nouveau monde », ce n’est pas Macron, se sont les lanceurs, les deux yeux grands ouverts… et les épaules suffisamment larges pour supporter.

MM.

L’œil du lanceur: l’affaire Benalla


Pas question de refaire l’affaire Macron – Benalla. On est proche de l’overdose et justement il conviendrait de passer à l’étape suivante. Non pas parce que l’un des deux protagonistes a cherché à clore le débat en déclarant de son seul chef et presque manu militari que la responsabilité devait être recherchée chez celui qui n’est justement pas constitutionnellement responsable, dédouanant ainsi toute la ligne des hiérarchies et des compétences. Non pas parce que l’autre a cherché aussi à se faire entendre dans un exercice concerté de communication. On aurait pu privilégier une lecture de cette affaire dans la mythologie puisque l’on apprend que le traître continue à coucher dans le lit du cocu, qu’il bénéficierait toujours de la confiance du trahi ! Voir une lecture quasi mystique, si par égarement on porte attention aux dires de Darmanin, où le pardon vaudrait rédemption, peut être même renaissance…

Soyons pragmatiques en partant du principe que tout ceci n’est qu’affaire de pouvoirs, de leurs exercices, et d’éventuels contre-pouvoirs. D’une part, pour peut-être éclairer tenants et aboutissants de tout ce brouhaha, et d’autre part pour essayer de montrer, pour nécessaires et sans doute utiles qu’elles soient, que ces commissions parlementaires finissent par se résumer à des coups d’épée dans l’eau, l’œil du lanceur peut être utile car on retrouve ici les mêmes mécanismes à l’œuvre que dans les entreprises. La haute administration française, construite sur les fondations césaro-napoléoniennes demeure extrêmement, dans sa forme, pyramidale, centralisée et hiérarchisée. Surtout extrêmement compartimentée par fonctions et attributions. Tout ceci ne tient pas tellement à la volonté déclarée du nouveau gouvernement de transformer L’État en « start-up nation », mais est inhérent à sa constitution même. Cette administration d’État fonctionne comme celle des grandes entreprises ce en quoi il n’est pas étonnant de retrouver les mêmes comportements, justifications et renvois de responsabilités sur autrui. N’oublions jamais que le modèle parfait sur lequel prennent référence aussi bien les grandes entreprises internationales que les États modernes, restent les organisations criminelles de type mafieuses, l’Italie, dans son histoire nous ayant légué l’organisation moderne des structures, qu’elles soient administratives, militaires, sociales et même culturelles. En ce sens, Rome et Palerme sont encore à ce jour les modèles indépassables de toute organisation dite moderne, avec sa structure pyramidale, sa hiérarchisation fonctionnelle, sa soumission aux chefs, sa compartimentation des prérogatives, et ses systèmes de contrôle faux-semblants. Alors bien sûr le monde évolue et les organisations avec elles : comme les organisations mafieuses sont passées de Cosa Nostra à la Camorra où la ‘Ndrangheta c’est-à-dire de territoires conquis et stabilisés dans le temps à des opportunités, des coups sporadiques, les organisations dites légales ont évolué de la conquête de parts de marché à des opportunités de marchés, d’une vision de long terme à une approche court-termiste. Si on poussait l’analyse on se rendrait compte que les deux types d’organisation sont bien évidemment amenées à se rencontrer et à échanger comme un nombre important d’affaires de lanceurs le démontrent.

Revenons à notre affaire Macron – Benalla. Un lanceur peut en faire l’analyse suivante qui fait écho à de nombreuses expériences vécues. Macron nous dit être le seul responsable ; au demeurant on en a que faire, ce qui importe est de répondre à la question « de quoi ? ». On mettra à chaque fois en parallèle une affaire réelle dans le secteur de la finance et celle qui nous occupe.

Les faits sont avérés et ne constituent plus le corps du problème : les pièces comptables, les multiples témoignages confirment la réalisation d’opérations interdites par la loi ; les vidéos et différents témoignages attestent à la fois l’usurpation d’identité et les actes de violence commis par une personne non habilitée, en l’occurrence Benalla.
Première étape, la responsabilité : elle est claire, n’en déplaise à Macron, le seul responsable des faits incriminés est Benalla. Au-delà de l’étrangeté de la volonté du premier magistrat de France de vouloir définir derechef les responsabilités, définition qui dépend de la seule autorité judiciaire, on relèvera qu’une telle attitude pourrait être comprise comme une volonté de définir, avant conclusions du travail judiciaire, une responsabilité isolée. Les lanceurs connaissent le même type de fonctionnement, quand, fait rarissime, l’organisation consent à reconnaître les faits, l’attitude première est de définir une responsabilité isolée.
Donc à cette heure-ci, nous ne connaissons pas, judiciairement et définitivement, le responsable des faits incriminés même s’il semble que tout nous amène à Benalla.
Une fois que l’on a dit ça, nous ne sommes pas vraiment avancés. Ce qui nous semble fondamental serait de comprendre ce qui rend possible les agissements du mis en cause.

Des auditions parlementaires en cours, on retiendra que tous les intervenants faisant partie de l’organisation administrative, ont deux absences de réponses identiques : d’un côté, la question ne s’insèrerait pas dans le champ de compétences de l’interviewé, et/ou d’un autre côté, la question serait connue avoir été traitée par un échelon hiérarchique supérieur ce qui justifierait qu’elle n’ait point été considérée par la personne interrogée. On retrouve le même type de fonctionnement dans beaucoup d’affaires de lanceurs d’alerte: les personnes hiérarchiquement inférieures et/ou en charge d’activités de contrôle ont le même type de comportement; absence d’action car situation estimée hors champ d’activité fonctionnelle et/ou hiérarchique, et dégagement systématique des responsabilités sur le niveau supérieur comme étant le garant naturel de la conformité des faits incriminés.

Une fois que l’on a dit tout ceci, il ne semble y avoir que deux solutions, aussi bien pour ce qui concerne l’affaire Benalla qui fait l’actualité que dans beaucoup d’affaires d’alerte.

Soit la personne incriminée a agi de son seul fait, de sa seule initiative. Il devient alors inexplicable que tous les niveaux hiérarchiques et de contrôles n’aient pris aucune décision pour empêcher les faits fautifs, n’aient pris aucune mesure adéquate, n’aient prononcé aucune alerte. S’il s’agit d’une initiative isolée, rien autre que l’action de la personne elle-même, n’est censé expliquer ce qui a rendu possible les infractions.

Soit, la personne incriminée a agi en bénéficiant d’un droit d’agir, d’une impunité d’agir, d’une couverture d’agir, nous arrivons alors à notre question sur ce qui rend possible les agissements. Dans le cas de l’affaire Benalla, et ceci pourrait expliquer l’absence totale de réaction et/ou les “défausses” des responsabilités hiérarchiques auxquelles on assiste, le fait que cette personne bénéficie d’un droit d’agir (même non écrit, non-dit) de la plus haute autorité de l’Etat, pourrait être une piste sérieuse d’explication des mécanismes à l’œuvre. Souvent, dans les affaires de lanceurs d’alerte, on se rend compte rapidement que les agissements incriminés sont en réalité impunis au sein de l’organisation, bien que connus, car celui ou ceux qui les commettent bénéficient en fait d’un droit d’agir de la sorte que leur est assurée une forme d’impunité, même si ces agissements s’inscrivent en totale contradiction avec les propres règles de l’organisation et en infraction à la loi. On voit, dans un cas comme dans l’autre, beaucoup de parallèles : l’organisation est totalement inefficace à contrecarrer ou stopper des agissements délictueux, car celui qui agit, bénéficie d’un statut particulier qui l’en exonère, au risque pour celui qui les dénoncerait d’en payer le prix fort, à l’image des lanceurs.

Donc, nous connaissons le responsable, même si l’on attendra que la justice le désigne formellement.
Donc, nous comprenons pourquoi tous les mécanismes hiérarchiques et de contrôles apparaissent impuissants, l’autorisation non-formelle donnée d’agir par l’autorité suprême contrecarrant tous les systèmes fonctionnels hiérarchiques et de contrôle. On comprend ainsi ce qui rend possible la réalisation des faits incriminés et de facto qu’il est sans doute un travail peut être nécessaire mais inutile de rechercher dans l’organisation hiérarchique les points de dysfonctionnement.

Reste le dernier point, et le plus important : dans quel intérêt ? Revenons deux secondes à nos affaires de lanceur : des faits hors la loi sont commis, ils restent impunis au sein de l’organisation car celui qui les commet détient un droit de faire tacite hors tout cadre. Dans quel intérêt, pour celui qui agit et pour celui qui permet d’agir ? C’est sans doute le point le plus difficile à cerner, mais de loin le plus fondamental qui seul permettra de mesurer de quelle façon l’organisation peut être utilisée par certains, en situation de pouvoir, pour satisfaire des objectifs personnels ou collectifs hors la loi. Nous retombons sur notre réflexion introductive, puisqu’il s’agit d’essayer de comprendre dans quelle mesure une organisation légale peut utiliser son cadre normal d’activité pour poursuivre des finalités propres à une organisation criminelle. Ceci est loin d’être un fantasme, une paranoïa de conspirationniste, mais quand une grande banque anglo-saxonne est poursuivie pour avoir massivement blanchi de l’argent de cartels de la drogue, nous sommes en plein dans le sujet, sur ces questions de frontière entre organisation légale et organisation illégale.

Pour finir, appliquons ce dernier raisonnement à l’affaire de cet été 2018, et de notre expérience de lanceur d’alerte, c’est d’ailleurs ce que nous conseillerions aux enquêtes en cours. Si Benalla bénéficie d’un droit d’agir de l’autorité supérieure lui permettant de s’exonérer de tout contrôle et de toute limite, quelles sont les finalités recherchées, dans quels buts précis et pour quoi faire. Doit-on s’orienter vers les dernières déclarations des syndicats de policiers, vers une simple préférence démesurée d’une amitié entre le mis en cause et son supérieur en dernier ressort ?
En aucun cas cela ne peut s’expliquer par l‘action d’un homme isolé sauf à considérer que l’intégralité de l’organisation hiérarchique serait défaillante, ce qui serait en tant que tel déjà une affaire d’État.

MM.

On s’en fiche comme de l’an (l’article) 40

Je ne suis pas pénaliste, et ne souhaite pas le devenir, mais force est de constater qu’entre montées d’angoisse, peur du lendemain et crises de larmes, tous les lanceurs d’alerte le deviennent un peu, par la force des choses, ou plutôt par la force des faibles.

Parlons donc du principe des baïonnettes intelligentes (refuser d’obéir à un ordre illégal), ici et de son prolongement dans le monde civil : je voulais parler de l’article 40 du code de procédure pénale.

Rappel:

Que les lanceurs d’alerte ne se trompent pas, ce n’est pas l’absolution qui vous mène tout droit au Paradis ; au mieux, c’est un viatique pour le purgatoire, au pire, c’est un passeport pour l’enfer.

Ces hommes aux hautes fonctions que nous avons entendus s’exprimer ces derniers jours dans le cadre des enquêtes parlementaires ouvertes au sujet de l’affaire Bénalla, ont eux, l’air de parfaitement le savoir…

Se sont-ils trouvés ni assez forts, ni assez intelligents pour porter telle baïonnette ? Ont-ils eu ce comportement par pure incurie ou pour éviter que cette « arme » ne se retournât contre eux ?
On les a vus, successivement depuis quelques jours, tenter de se la refiler, comme une simple patate chaude pour l’un, pour l’autre, et pour les prochains encore, comme une brique que l’on a de cesse de jeter dans le jardin de son voisin ; voisin du dessus ou du dessous selon qu’il s’agisse d’un supérieur ou d’un subordonné.
Une chose est sûre, alors même que sa saisie semblerait évidente dans certains cas, personne ne veut ni assumer ni porter cette baïonnette-article-40 devenue trop lourde, peut-être aussi par peur qu’elle ne se retourne contre son porteur.

Il y a fort à parier que ces messieurs en soient contraints à se tourner à l’avenir vers une arme moins noble, mais plus simple d’utilisation : la peau de banane.

VP. pour MM.

«Le diable s’habille en Prada»

Aujourd’hui, tribune parti pris. Ou plutôt, une tribune qui prend le parti de dire les choses.

De leurs actions, de leurs combats, des conséquences qu’ils subissent, les lanceurs d’alerte tirent une légitimité. Celle de démasquer, derrière les discours, les actions et comportements de ceux qui pensent pouvoir surfer sur la vague lanceurs ou se donner une virginité sur leur dos à bon crédit.
Face aux péripéties de procédures judiciaires sans fin, de vies personnelles et professionnelles passées outre tombe, les lanceurs ne peuvent garder la tête haute, hors de l’eau déjà, que s’ils s’attachent en permanence à mettre en adéquation leur discours et leurs actions.
D’où l’importance, on ne le répétera jamais assez, et ce dès la dénonciation, de disposer de la force de la preuve, car elle seule conditionnera tout le processus à venir et autorisera une prise de parole libre. Cette nécessité impérieuse de mettre en conformité discours et action explique sûrement que les lanceurs ne trouvent jamais soutien et aide auprès de corps constitués, partis politiques et syndicats en premier lieu, ni même associations dites de soutien aux lanceurs. Ces structures sont au mieux dans le compromis, au pire dans la compromission, ce qui est incompatible avec un discours basé sur la vérité.

Le 6 Juin dernier, Transparency International France tenait son gala annuel, version 2018.
Nous nous félicitons que cette association et d’autres existent et serions les premiers à descendre dans la rue pour les défendre si nécessaire. Elles constituent, à côté d’autres, un contre-pouvoir indispensable à toute démocratie éclairée. Par contre, nous estimons être dans notre rôle quand ces mêmes associations, par leur discours ou leurs actions, prennent des positions qui vont à l’encontre des intérêts des lanceurs, à relever ce qui nous semble être des incohérences.
Revenons donc à cette soirée annuelle, où chaque participant, particulier ou professionnel, paie sa place afin d’aider au financement des actions de l’association, bénéficiant d’une déduction d’impôt prévue par la loi. Très bien.
De quoi y parle-t-on ? Quel est le thème cette année ? Même en allant fouiller sur le site français de l’association, c’est difficile à savoir.
Nous sommes quand même informés de la présence de deux invités, style «guest-stars».
Le premier est l’un des fils de la regrettée Daphné Caruana Galizia, six mois après son assassinat à Malte, afin de faire le point sur l’enquête. Si certains venaient à croire qu’il y aurait ici une volonté un peu maladroite de récupération, nous pensons qu’il est toujours utile de donner la parole aux acteurs qui se battent pour mettre à jour les motivations et les noms des commanditaires de cet assassinat.

Avec le deuxième invité, là, le bas blesse.
Il est tout de suite précisé qu’il s’agit d’une participation exceptionnelle faisant de la venue de cet intervenant, de toute évidence, un moment de première importance. On s’attend alors un peu à l’équivalent de la venue de Nelson Mandela au gala d’une association de défense des droits de l’homme, ou à celle de Jane Goodall pour une association de défense de la nature et des animaux. En tous les cas, à quelqu’un qui serait le symbole des causes défendues par l’association. Et bien non…

Notre star d’un soir n’est autre que Pierre Moscovici : «Commissaire européen aux Affaires économiques et financières, à la Fiscalité et à l’Union douanière, homme d’État français, ancien Ministre de l’Économie, Pierre Moscovici sera l’invité d’honneur de cette 6ème édition. Il viendra échanger avec les participants lors de cette soirée».
Comment disait-on déjà ? Mettre ses actions en conformité avec ses paroles.
Certes, Pierre Moscovici a un curriculum alléchant, mais enfin, ne soyons pas dupes ! À Transparency, apparemment ça ne les gêne pas qu’une association disant lutter contre la corruption, la fraude fiscale et défendre l’action des lanceurs d’alerte, invite en grande pompe celui qui, après un travail acharné de toutes ses équipes, n’a pas trouvé un seul paradis fiscal en Europe et qui est devenu un grand spécialiste du gommage, faisant passer toutes les usines à blanchiment et fraudes diverses que compte la planète, de noir, à gris puis blanc, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. À Transparency, apparemment ça ne les gêne pas que ce soit ce même Moscovici qui, comme le rappelait encore récemment Médiapart, a tout fait au début de l’affaire Cahuzac pour protéger son ami fraudeur fiscal, n’hésitant pas à instrumentaliser les services de Bercy et même la justice.

Décidément, il ne semble pas être la meilleure vitrine pour une association de lutte contre la corruption et l’abus de pouvoir. Mais enfin, il est là, autant «échanger avec les participants». Sur quoi au fait ? Difficile à savoir, le site internet de l’association est assez sibyllin. Il faut donc aller fouiller sur le site des agendas des membres de la Commission Européenne pour en savoir plus.

À la date du 06 Juin, on peut lire : «M. Pierre Moscovici à Paris, France : prononce un discours sur « Ethique des affaires : vers un modèle européen? » lors de la soirée annuelle de soutien, organisée par Transparency International France», ici.
En tant que Commissaire Européen, la définition d’un modèle européen semble dans ses cordes. Par contre, pour «l’éthique dans les affaires», nous avons un peu de mal.
Beaucoup de lanceurs ont leur « Moscovici », leur ancien responsable hiérarchique ou collègue de travail, auteur ou acteur des malversations dénoncées, parfois mis en examen pour ces faits, qui pavoise devant des auditoires d’associations professionnelles ou même dans la presse, pour expliquer comme ce type de malversations est horrible et immoral, qu’il faut être vigilant, et qui vous explique, sans rire, ce qu’il faut faire pour être un professionnel et un citoyen irréprochable.

Non, Transparency, il y a des erreurs de casting qui plombent définitivement un film, avant même sa diffusion.
Soit vous donnez la parole à ceux qui luttent contre tous les abus, soit vous invitez ceux qui veulent les faire taire. Dans ce dernier cas, il faudra songer à changer de nom.

MM.

Lanceur, joue-la comme Woerth !

Nous vous rassurons, nous n’allons pas refaire l’histoire du financement présumé (bien obligé!) de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy par le régime libyen de feu le Colonel Kadhafi. Médiapart, Fabrice Arfi, Cash Investigation… les sources ne manquent pas pour ceux qui veulent encore savoir ce que veut dire « présumé »… Attachons-nous plutôt au cas d’Eric Woerth qui vient d’être mis en examen dans le cadre de ce dossier et qui se trouve être par ailleurs, et entre autres, Président de la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale.

Dans un article paru ce jour dans Médiapart «Des figures de la majorité volent au secours du soldat Eric Woerth», ici, Manuel Jardinaud et Antton Rouget nous rappellent :
«En France, depuis la « jurisprudence Balladur », un mis en examen peut difficilement rester plus de 24 heures au poste de ministre. S’il fait du football, il est dans l’impossibilité de porter le maillot de l’équipe de France. Mais en revanche, il peut tranquillement continuer à présider la commission des finances de l’Assemblée nationale.
Éric Woerth en a fait la démonstration après sa mise en examen dans l’affaire des financements libyens, sur la corruption présumée de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 par la dictature de Mouammar Kadhafi».
«Éric Woerth était le trésorier de cette campagne. Il a reconnu, le 16 mai 2017, devant les policiers de l’Office anticorruption (OCLCIFF), l’existence d’espèces non déclarées durant la campagne. Selon lui, les fonds, « plus encombrants qu’un don du ciel », « provenaient de personnes qui voulaient aider et qui ne voulaient pas apparaître ». Il a été mis en examen, mardi 29 mai, pour « complicité de financement illicite de campagne électorale », deux mois après la mise en cause de Nicolas Sarkozy pour « corruption passive », « financement illicite de campagne » et « recel de détournement de fonds publics libyens»
.

Le groupe LR à l’Assemblée est tout de suite venu à la rescousse de leur «collègue» craignant surtout que la majorité présidentielle profite de cette nouvelle situation pour reprendre le contrôle de cette commission parlementaire de première importance. Nous vous le donnons in extenso, pour le plaisir : «Face à cette nouvelle épreuve qui lui est imposée, les députés Les Républicains, connaissant la probité d’Éric Woerth ainsi que son sens de l’intérêt général, lui renouvellent unanimement leur confiance et leur soutien et lui témoignent toute leur affection», a rapidement communiqué le groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale».
N’oublions pas aussi les interventions des lèches bottes de service : «Nous n’avons pas à commenter une affaire judiciaire en cours. Éric Woerth est, qui plus est, un très bon président de la commission des finances», a déclaré dans le quotidien Olivia Grégoire, membre de ladite commission. Dans la même veine, Aurore Bergé, députée des Yvelines venant des rangs de la droite, a rappelé que «quelle que soit la personne, être mis en examen n’est pas une présomption de culpabilité».

La majorité présidentielle va-t-elle en profiter ? Que nenni ! Et voilà que le Sir Woerth obtient le soutien appuyé du vice-président du groupe LREM, le député Gilles Le Gendre : «Nous considérons que cette affaire n’a pas à impliquer qui que ce soit [sic], n’a pas à justifier la moindre position, et encore moins la moindre récupération de la part du groupe majoritaire. Nous considérons que vous êtes absolument légitime à la tête de cette commission. C’est une position de notre groupe, elle ne variera pas». Médiapart nous précise : «La salle applaudit».
C’est beau comme une session extraordinaire du Politburo. C’est bien que nous parlions du Politburo car on voit dans cette affaire que l’opposition dite de «gauche» n’est pas plus disposée à remuer le cocotier parlementaire : à ce jour, un seul (une en l’occurrence) des 577 députés de la majorité comme de l’opposition a publiquement réclamé le départ d’Éric Woerth de la Présidence de la Commission des finances…

Au final, que l’on soit assis sur les bancs des Républicains, des Communistes, de la France Insoumise ou de LREM, la mise en examen de Woerth, pour les faits qui lui sont reprochés et dans le dossier emblématique dont il s’agit, ne doit pas de facto l’empêcher de continuer à présider l’une des principale Commission parlementaire, et ce pour l’ensemble de la «caste» politique.
Soit… On ne veut pas avoir nécessairement raison contre tous, alors voyons les arguments tels qu’ils ressortent des déclarations reprises précédemment.

➡️ Eric Woerth se trouve face à une nouvelle épreuve qui lui est imposée : c’est donc un récidiviste, mais attention, il est une victime.
➡️ La probité et le sens de l’intérêt général le caractérisent : si ce sont les députés les Républicains qui le disent, c’est que ça doit être vrai… Tout est question de définition.
➡️ Il mérite la confiance de ses pairs et même leur affection : la famille, rien de tel dans les moments difficiles, surtout quand on a une grande famille de 576 députés… il y a toujours une brebis galeuse!
➡️ Des grands classiques, ensuite : « on ne commente pas une affaire judiciaire en cours », « ça ne nous regarde pas et de toute façon il bénéficie de la présomption d’innocence ». Donc, circulez, y’a rien à voir!
➡️ Enfin, l’argument infaillible : « c’est un très bon Président de Commission ». On ne saura jamais qui l’a décrété, mais enfin, on lui demande d’être bon, pas d’être honnête…

Nous aimerions pouvoir transposer ce cas d’école à celui d’un lanceur d’alerte:

➡️ Il est récidiviste : c’est foutu d’entrée de jeu ! et s’il a quelques broutilles, il sera pendu immédiatement sur la place publique.
➡️ Être victime pour avoir dénoncé : faut pas rêver !
➡️ Il agit pour l’intérêt général : jamais de la vie, « c’est à des fins personnelles », « c’est de la vengeance ».
➡️ La confiance de ses collègues et de sa hiérarchie : et puis quoi encore ?! C’est chacun pour soi.
➡️ Il bénéficie de la présomption d’innocence : d’une présomption de culpabilité, ça c’est sûr. D’ailleurs il faut absolument étudier « sa bonne foi », sait-on jamais.
➡️ Il était bon dans son boulot : pourquoi croyez-vous qu’on l’a viré ?

Une même réalité, deux mondes.

Lanceur d’alerte, un conseil, deviens député ! Joue-la comme Woerth !

MM.

Les humoristes engagés au « service du public »

Cash Investigation est revenu mardi 22 mai sur le financement libyen présumé de la campagne de Sarkozy, en diffusant l’enquête de Nicolas Vescovacci, journaliste et réalisateur, co-auteur en son temps du reportage sur la banque Pasche/CIC-Crédit Mutuel à Monaco (s’attirant à cette occasion les foudres d’un « Bolloré tout puissant », pour reprendre le titre de son livre co-écrit avec Jean-Pierre Canet).

L’entrée en matière dudit reportage ne manque pas de piquant.

Le 10 décembre 2017, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la corruption, Fabrice Rizzoli (Président de l’association Crim’Halt comme alternative) en partenariat avec des associations/militants (dont Anticor, Deputy Watch, Voltuan, et MetaMorphosis) avait organisé « l’opération Guéant rends l’appartement » devant le domicile de l’intéressé, ex-ministre.
MetaMorphosis en avait fait à l’occasion un billet avec vidéo (ici).

Nicolas Vescovacci était présent et avait capturé quelques passages de la manifestation, donnant lieu à une scène cocasse dans le montage de son documentaire (à 1h27min35s).

On aime, … 

Le lendemain, Charline Vanhoenacker et Alex Vizorek s’en sont fait l’écho dans le « Journal de presque 17h17″, la chronique actu de l’émission Par Jupiter. L’occasion pour eux de détourner une punchline culte de la radio.

Pour connaître un peu la fine équipe, nous les savons très sensibles aux questions de la justice et des lanceurs d’alerte.
Aussi, nous voulions relier leur intervention en partageant le podcast de la rubrique en question ( à partir de 2’08 » ) :

Des récidivistes ?

Ce n’est pas la première fois que les joyeux drilles de France Inter s’engagent.
Rappelons-nous l’interview improbable de Guillaume Meurice à l’Assemblée Nationale à l’occasion des discussions parlementaires sur la loi « secret des affaires »:

Enjoy! C’est disruptif comme dirait l’autre…

MM.

Nicolas Forissier : « Alerter, témoigner et agir »

Ancien responsable du service audit-inspection du groupe UBS France, Nicolas Forissier fait partie de ceux qui ont révélé le vaste système de fraude fiscale mis en place par la banque suisse.
Il fut licencié après des mois de placardisation.
La suite? l’insoutenable solitude et un long combat à mener. Il raconte le calvaire que lui ont valu ses révélations, nous fait part de ses réflexions sur les évolutions du statut de lanceur d’alerte, ses protections à travers la loi Sapin2, ses craintes avec le « secret des affaires » en cours de promulgation, sa vision sur les politiques et enfin ses engagements.
Un tour d’horizon assez complet sur les problématiques de l’alerte et comment y faire face.